Héroïnes

2013

Qui possède qui par l’entremise du regard ?
Ces captures indiscrètes de figures féminines photographiées dans leur espace privé font le parallèle entre la sensualité dite «féminine» et les images à l’esthétique aguicheuse.
L’image de la femme dans les médias et les réseaux sociaux est constamment sexualisée et sensualisée pour se donner au regard d’autrui. En s’imprégnant de modèles souvent inspiré par la fiction des petits et grands écrans les corps se mettent en scène pour chercher l’approbation du regard des autres. Leur identité tend à se rapprocher d’une idole charnellement convoitée. Le regard posé sur ce paraître théâtralisé, sur cette intimité rendue disponible, devient acte de possession sur ces corps.
Pourtant, si la position du voyeur est celle du pouvoir, qu’en est-il de l’inflexion provoquée par la chose regardée, laquelle sait captiver et séduire ?
Car l’acte de séduction est aussi un acte d’embrigadement. Par le biais du paraître, ce qui est convoité est aussi ce qui nous asservit. C’est ainsi que je rapproche les mécanismes de séduction féminine à ceux de la propagande publicitaire. La femme qui se donne à notre regard peut être aussi en plein pouvoir sur celui-ci.